Pour nombreux d'entre nous, les fêtes de fin d'année riment avec moments partagés, convivialité, repas savoureux mais également consommation d'alcool plus élevée… Toutefois, pour les personnes alcoolo-dépendantes, les fêtes de fin d'année peuvent rimer avec doute, peur de rechuter, sentiment d'isolement.
En tant qu'aidant conscient de cette situation, que pouvez-vous faire pour accompagner votre proche ?
Encouragez votre proche à participer en lui signifiant votre soutien. Par peur de rechuter ou du regard des autres, certaines personnes alcoolo-dépendantes préfèrent ne pas participer aux repas de fin d’année. En agissant de la sorte ils augmentent leur sentiment de solitude et ils perdent confiance en eux. Cela peut également être un facteur de rechute. Témoignez lui votre soutien afin qu’il sache que vous l’aiderez à passer un agréable moment s’il décide de venir.
Respectez et écoutez ses choix. Souvent en tant que proche nous avons tendance à nous immiscer, à conseiller, à nous inquiéter, etc. Or, votre proche a surtout besoin de se sentir respecté dans ses choix et ses besoins. Alors effectivement on vous suggère de l’encourager à ne pas s’isoler mais pas à le forcer.
Exprimez votre soutien et votre écoute bienveillante. Si votre proche ressent des difficultés et/ou des envies de consommer il risque de ressentir des émotions désagréables et il sera compliqué pour lui d'en parler. Avoir quelqu'un à qui parler sans risquer d'être jugé ou conseillé est précieux.
Tentez de ne pas stigmatiser votre proche. Il est très confrontant pour une personne dépendante que son statut soit discuté en société et d'être victime de réflexions bien que bienveillantes. L'objectif n'est pas de faire un tabou de sa situation mais bien de ne pas le faire se sentir encore davantage "à part".
Prévoir des boissons/cocktails non-alcoolisés. Lors de fêtes familiales les boissons proposées sont majoritairement alcoolisées. Et si cette année on se lançait le défi de les remplacer par certaines boissons non-alcoolisées? Toutefois, contrairement à ce que certains pensent, il n’est pas conseillé de proposer les boissons alcoolisées favorites de votre proche en version non-alcoolisées (ex: bières NA, vin sans alcool, virgin mojito, etc). En effet, le gout de la boisson peut réactiver les souvenirs et les mécanismes de la dépendance. Alors on privilégie les nouveaux mélanges et saveurs!
Non, prendre une petite coupe, parce que c’est quand même Noel, ce n’est pas une bonne idée. Nombreux patients abstinents (parfois de très longue date) rechutent après avoir bu 1 seul petit verre lors d’une soirée conviviale. Oui cela peut vous sembler triste ou dommage que votre proche ne puisse plus s’accorder ce petit plaisir, si il en est conscient il n’est pas nécessaire d’aller lui rappeler. On respecte sa réponse négative et on n'hésite pas à l’aider à se faire respecter par les autres.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur l’accompagnement des personnes alcoolo-dépendantes, n’hésitez pas à rejoindre notre groupe de parole « Et si on en parlait ? ». Animé par Julie Lambot, neuropsychologue, et moi-même, Caroline Piette, psychologue et psychothérapeute, ce groupe a pour objectif d’ouvrir la parole sur les difficultés rencontrées par les proches de personnes dépendantes. Rejoignez-nous au cabinet « La clé de la réussite » à Ath pour une heure de partage dans la bienveillance tous les premiers mercredis du mois. Les inscriptions sont obligatoires et se font via mail (groupealcool.ath@gmail.com) ou via téléphone (0470/98.30.60).